High Trail Vanoise, ma 1ere skyrace
Le Skyrunning, c'est quoi ?
Epreuve extrême de course à pied en montagne à une altitude supérieur à 2000m, contenant une pente supérieur à 30% et une difficulté d'escalade ne dépassant pas le 2eme degré
Le terme "sky" a été utilisé car il traduisait bien la recherche d'altitude et de vertige en complément du trail.
Chaque année j'aime testé un nouveau sport/format, 2019 ce sera le skyrunning. Dans la même filière que mon sport mais pour une recherche de sensations plus fortes et ajouté des difficultés où l'on peut difficilement prévoir la réaction du corps (altitude, fort pourcentage d'ascension/descente), surtout pour un Parisien...
High Trail Vanoise
J'ai choisi de participer à cette course après avoir vu la vidéo Highline 2018, cette édition était encore dans le circuit mondial de skyrunning, la vidéo était incroyablement belle et donnée beaucoup trop envie !
L'orga a compris ce que venait chercher les traileurs à Val d'Isère, et ils les gâtent comme il se doit !
Un parcours dans une zone protégée (grâce aux guides locaux), repas et briefing pro d'avant course, pas de fille d'attente au retrait de dossard, ptits cadeaux originaux (bracelet gravé, bandeau HTV,). Un circuit bien balisé, des ravitos plus que garnit (sondage quelques semaines avant pour savoir exactement ce que voulais les traileurs), des volontaires prêt a nous chouchouter. Une after-race incroyable : photos de ta course imprimées juste après avoir passer la ligne d'arrivée, bières à volonté, bain cryo, jacouzi, repas d'après course, et pour bien récupérer une entrée au centre aquatique valable jusqu'au lendemain (dimanche)
Ma course
Départ 4h à la frontale, dans le sas à côté du gagnant de l'an dernier (le russe Dimitry Mityaev)
Je part dans la tête de course, ça commence moins rapide qu'habituellement et ça m'arrange je veut être sage pour éviter le pop-corn possible et mal vivre cette 1ere grosse ascension. J'ai jamais couru aussi haut et la neige sur une partie aussi grande est aussi une nouveauté pour moi. Ca monte progressivement, je suis content car je m'attendais plutôt à un KV des le début, cela permet de bien se chauffer avant la 1ere difficulté (La grande motte).
5h31 Col de Fresse 2600m 51eme 11eme km 1h31:28 de course
La neige commence à bien apparaitre, on contourne le rocher des Lauzes, les paysages sont déjà dingue j'imagine pas ce que ce sera tout en haut. Je cours avec les 1ere féminines, elles sont déterminées et envoies du lourd !
Les parties glissantes sont de plus en plus fréquentes, je sent qu'il est temps de mettre les chaines! Je me pose sur un rocher afin d'installer les Yaktrax, 1ere fois que je met ça, je pensais que ce serais galère à installer et finalement pas du tout, je repart illico presto en étant rassuré niveau glissade et accroche.
7h13 La Grande Motte 3600m 53eme 18km 3h13:53 de course
La montée se fait par les pistes rouge, elles étaient damées pour nous, le terrain est méga régulier, un vrai billard qui est assez inhabituel.
Je croise les 2 premiers (Dimitry Mityaev et Ludovic Pommeret) qui finissent déjà leurs boucle...(l'ascension de la Grande Motte est une boucle vu qu'en haut on fait le tour) ils ont du bien envoyer pour avoir une telle avance...ou j'ai pas avancé^^
Ça grimpe fort, ma stratégie est de mettre du rythme tout en étant le plus régulier possible sur toute l'ascension et d'accélérer des que possible. Je suis seul entre 2 groupes donc j'ai un peu de mal à observer la cadence des autres coureurs.
La descente se fait par les pistes noires non damées, et ce n'est pas si simple, les cuisses prennent chères et les pieds s'enfoncent de manières irrégulières, on ne peut rien prévoir... Je cours sans trop réfléchir, ce n'est vraiment pas évident, je fait comme je peut mais avec la vitesse je glisse tellement que j'ai l'impression de skier (sauf que je n'ai pas de ski^^), ma faible expérience en ski ne me permet pas d'être total libérer je suis tendu et me freine moi-même de peur qu'un pied reste coincer...
J'ai du sentir le truc arrivé car à mi-descente bammm la grosse chute, mon pied s'enfonce beaucoup plus que prévu, bien surpris je fait un soleil digne d'un film d'action, je glisse sur 20m, mes bâtons sont 10m plus bas... Plus de peur que de mal, simple brulure de 20cm sur les fesses mais avec la neige je suis complètement anesthésié. Pour la suite je deviens beaucoup plus méfiant, du coup je me retiens beaucoup plus et perd énormément de place (vaut mieux ça que de se casser un bras ou une jambe !)
Au fur et à mesure de la descente la neige disparais pour laisser un terrain bien pierreux mais de plus en plus roulant, il faut profiter de ces portions car elles seront rares sur cette courses donc je déroule les jambes.
Passage au lac de Tignes, on sent que la température monte grave, une bonne hydratation sera très importante !
La descente jusqu'au ravito de La Daille est une piste de VTT avec beaucoup de virages et de relances, je suis avec un ptit groupe de 3 coureurs qui avance bien c'est l'éclate totale, du single comme je les aime !
9h12 La Daille 1800m 67eme 36eme km 5:12:12 de course
Au ravito je croise l'ami Gaetan, même si c'est rapide ça fait du bien d'être encourager par quelqu'un que l'on connais. Le prochain ravito est annulé (à cause des orages du début de semaine) et le soleil tape dur donc je recharge au max mon eau, je mange une dose de Prep'activ et repart illico pour la grosse ascension du millieu. Malheureusement au bout de 15min ça bouchonne grave, forcément on vient d'être rejoins par les coureurs du 42km, c'est super galère ça n'avance pas du tout...j'essaie de relativiser en me disant que de monter moins fort me laissera plus de jus pour plus tard mais rien à faire ça m'énerve et me fait penser à ce qu'il s'est passé à la Maxirace d'Annecy cette année. Heureusement je monte à côté d'une connaissance faite la veille et me permet de discuter tranquillement. Je suis aussi surpris par le pourcentage de l'ascension, je l'avais sous-estimé celle-ci, c'est un sacré mur qui vas surement en cassé plus d'un...
Arrivé en haut je suis pris de malaises...l'impression que je vais m'évanouir et l'envie de rendre ce que j'ai mangé donc je marche. Ca me plombe le moral car c'est une partie où j'aurai pu bien avancer et doubler le peloton de coureurs, du coup je continue tranquillement en attendant que ça passe, parce que ça passe toujours !
Je passe le magnifique lac de Sassières, je profite des portions roulantes pour dérouler un peu les jambes, je suis très limité mais au moins je cours, beaucoup moins vite que prévu pas grave la route est encore longue ! J'alterne marche/course, pas le choix ça ne passe pas, pendant ces long kilomètres je pense à abandonner au prochain point car je vacille vraiment, j'hésite énormément je ne suis pas du tout serin sur mon état et j'ai pas envie de subir jusqu'à la fin, mais en même temps j'ai vraiment trop envie de découvrir la suite du parcours, je suis venu pour ça et c'est une course sans objectif donc pourquoi je m'affole par le temps...
10h56 Picheru 2800m 76eme 40eme km 6h56:04 de course
On change de décor, une partie beaucoup plus calcaire, pierres blanches pratiquement désertique, surement une partie venteuse qui assèche la végétation, on longe la réserve naturelle de la Bailletaz
On rejoins les balcons du Fornet, ça descend bien, je connais un peu le secteur l'avant veille j'avais randonné par ici. Pour me remotiver je m'oblige à courir jusqu'au prochain ravito, au fur et à mesure des km ça reviens tout doucement, ça passe de mieux en mieux !
12h56 Fornet 2000m 101eme 49eme km 8h56:31 de course
Ravito du Fornet, je tente de me refaire une santé avec une longue pause (environ 25min), je m'assoie et mange comme jamais, je trouve un médoc pour palier les malaises.
Je me décide à repartir et à finir tranquillement sans regarder le chrono, je commence la dernière grosse ascension motivé avec 2 coureurs de ma communauté parisienne (coucou Bati) ils cours le 42km, on discute de ce qu'ils s'est passé avant pour chacun, du coup le temps passe plus vite et ça monte tout seul. Au bout de quelques km je m'aperçois que sans forcer je les distance de plus en plus, pour garder le rythme je part solo et accélère même quand c'est possible, cooool ça reviens bien !
15h04 Col de l'Iseran 2800m 116eme 55eme km 11h04:48 de course
Ravito du Col de l'Iseran, je fait une pause pour un bouillon et recharger mon eau, c'est parti pour la montée de l'aiguille Pers (l'ascension finale), je savais que ce serais spectaculaire mais j'était loin d'imaginer ce qui aller ce passer.
Le retour de la neige, la flemme de m'arrêter pour remettre les Yaktrax, je tente sans même si je sais que ça va me ralentir. Je suis des coureurs du 42km pour avoir un rythme plus élevé mais apparement tout le monde est cuit par l'ascension
16h33 Aiguille Pers 3400m 108eme 59eme km 12h33:40 de course
Le terrain deviens de plus en plus difficile et plus que raide, c'est de la pierre d'ardoise, c'est tellement sauvage qu'a chaque pas de coureurs le terrain s'éboule et change, pas du tout un terrain pour les débutants ! ça avance au ralenti tel des zombies, bizarrement sans bombarder je double beaucoup.
Le passage sur la plus haute crète est dingue, le vide de chaque côté, un terrain complètement de travers, le moindre faux pas et la chute peut-être mortelle, je ne pense pas à la dangerosité en me raccrochant au splendide décor, la vue est incroyable, c'est exactement ce que je suis venu chercher ici !
La redescende de la boucle est totalement dans la neige, je commence même à en saturer, c'est pire que de courir dans la grosse boue, j'ai la chance de porter des chaussettes étanches Verjari donc pas de soucis de pieds mouillés ils sont juste froid, ça doit même me permettre de récupérer un peu !
17h38 Col de l'Iseran 2eme passage 114eme 63eme km 13h38:46 de course
Retour au ravito, j'ai tous ce qu'il me faut donc je ne m'arrête pas, place à la descente finale et je sent qu'elle va être lonnngue !
Arrivée au Lac de l'Ouillette, je sais que la station est juste en bas derrière, je pensais que l'on descendais sous le télésiège, finalement un bénévole m'indique que l'on bifurque à droite pour rester en altitude direction La daille, du coup j'ai l'impression qu'on se rallonge et que l'on part à l'opposé de Val d'Isère.
A mi-chemin voila enfin la vrai descente finale, encore un parcours VTT sauf que la je ne suis pas en kiffe, j'ai plus de jambes je suis obligé de trottiner jusqu'en bas. Le plat arrive enfin, c'est parti pour le sprint final, comme quoi même fatigué on peut toujours courir ;)
19h47 Arrivée 129eme 73eme km 15h47:27 de course
Je passe la ligne fier de l'accomplissement !
Place à la récup dans le jacouzi et à la trêve estivale.
Bilan
Niveau perf : les 2 mois suivant l'ultra de Madère (MIUT) j'ai seulement entretenu la machine, j'avais beaucoup de mal mentalement à rentrer dans un nouvel objectif donc j'ai préféré courir ce trail plus en détente, même si je sais que le compétiteur reviens assez vite qu'en je suis en course. Je savais que le parcours était costaud et je le confirme, à ne vraiment pas prendre à la légère. Dommage d'avoir eu des malaises en millieu de course malgré mes efforts d'acclimatations 2 jours avant, j'aurais peut être confirmer mon top 50, ce sont des choses que je ne connaissais pas et que je ne maitrise pas du tout, mais rien de grave j'ai vu tout le parcours et découvert de nouvelles sensations, ç'est exactement ce que je suis venu chercher donc entièrement satisfait.
Niveau évènement : ma course confirme ce que j'ai vu en vidéo, c'est très haut, c'est spectaculaire, c'est splendide !
Il y a des formats pour tout le monde donc on peut venir en groupe passer un super weekend à Val d'Isère, et on s'occupe bien de nous.
Je m'attendais à une ville un peu plus peuplé et finalement non, c'est assez reposant.
C'est un super évènement que je vous conseil très fortement et auquel je reviendrais avec grand plaisir, félicitations à toute l'équipe organisatrice c'était parfait !
Retrouver toutes les infos ici
https://www.high-trail-vanoise.com
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