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Ma 1ere expérience UTMB

  • Photo du rédacteur: runsebrun
    runsebrun
  • 7 oct. 2018
  • 10 min de lecture

Quand j'ai commencé le trail en janvier 2016 il y a certains gros évènements qui m'ont tout de suite fait rêver, l'UTMB en fait partie !

Pourquoi ? Parce que c'est organisé dans une magnifique région qui est parfaite pour le trail, traversant 2 autres pays (Italie, Suisse), il y a pendant une semaine des courses pour tout le monde (espoirs, élites, amateurs, bénévoles, de 40km à 100 miles), on y croise les meilleurs athlètes mondiaux et parce qu'a cette époque la longueur des courses me paraissait interminables...

En 2017 je suivais en live un ami sur la plus grande course (UTMB), l'orga avais mis en place une webtv avec des vidéos live en plus du suivis par tracker de nos athlètes. J'ai suivi tout ça de très près pendant tous le weekend, une fois fini j'avais du mal à raccrocher, j'ai tellement adoré voir tous ces traileurs se dépasser que je me suis dit "pourquoi pas moi l'année prochaine ?"

Les inscriptions sont 1 mois et demi après l'événement, assez pour bien réfléchir sur quelle course m’engager.

Sacher qu'avant de pouvoir s'inscrire il faut participer à plusieurs trail qui vont vous permettre de récolter des points ITRA, plus la course est difficile plus il vous en faudra, chose que je trouve bien cela permet d'acquérir une certaine expérience de la discipline avant la course et ne pas arriver à Chamonix sans avoir jamais couru de trail.

Comment j'ai choisi ma course ?

Pour choisir ma course je n'ai pas voulu de la plus longue, je ne me sentais pas prêt pour le moment sur une telle distance (100 miles) et je ne fait pas un concours de celui qui court le plus de kilomètres. La plus courte ne m’intéressais pas (55km) car je fait rarement les choses les plus faciles, donc il m'en restait 2 (CCC ou TDS), l'une de 100 km sur une partie du parcours de la plus grande et l'autre de 120 km sur un parcours isolé authentique pouvant atteindre les 2700 d'altitude. La plus sauvage malgré sa difficulté m'a fait plus de charme (TDS, Trace des ducs de Savoie, 120km pour 7300d+), j'avais repéré que cette course été crainte par sa distance batarde (entre un 100 km et un 100 miles) et qu'elle était réputée comme difficile et technique mais aussi parce qu'elle fait partie de UTWT (Ultra Trail World Tour). Il me fallait 8 points ITRA sur 2 courses (2 x 4 points), je les avais, l'inscription est lancée !

Le résultat de cette loterie est début janvier, certaines courses sont rempli à 360%, la mienne vers 125%, j'avais beaucoup plus de chance que sur les autres, et ça a à payer, loterie validée du 1er coup. Trop heureux, j'avais presque gagné un trophée alors que c'est juste un dossard^^

Reste plus qu'a prévoir un programme d'entrainement, sauf que moi je ne suis pas en club et je n'ai jamais trop suivi de plan précis pour une course, j'aime beaucoup avoir la liberté de courir quand je veut, où je veut et surtout faire ce que je veut en fonction des courses qui arrivent, donc j'ai opté pour créer un planning de courses qui me permettrais d'acquérir les qualités pour réussir ce défi et de "monter en puissance" de janvier jusqu'a fin aout. J'ai commencé ma saison par des trail autour de Paris (de 17km jusqu'a 50km) où j'ai réglé plein de soucis et fait aussi un top 10e (9eme au Trail du Josas 50km) puis j’ai programmé 2 dernières courses en montagne pour m'entrainer sur le vrai terrain (Maxirace 85km et Grand trail des passerelles du Monteynard 65km). Les 2 dernier mois j'ai du restreindre mes séances à causes de problèmes aux talons d’Achille et aussi par manque de temps avec le travail. J'était satisfait de ce que j'avais accompli, bien sur j'aurais pu faire beaucoup plus de km ou durcir les entrainements mais il faut savoir gérer les entrainements par rapport au ressentie de son corps et de la fatigue que l'on peut engendrer de sa vie privée.

La dernière partie de la préparation est d'analyser le parcours afin de connaitre ce qu'il va arriver, à quel moment, ce que j'ai besoin (nutrition, matériel) pour affronter les difficultés et préparer son mental à son challenge.

Pour le matériel obligatoire je ne voulais pas avoir une caravane sur le dos donc j'ai opté pour le plus light possible, j'ai la chance d'être ambassadeur Uglow, c'est une des marques les plus légère et technique que je connaisse. Un legging/tshirt manche longue/bonnet/gant/veste de pluie, tout ça très intelligemment enroulé dans les compartiments de mon sac d'hydratation Oxsitis, sans oublié les 2 frontales, recharges/bande adhésive+éosine et bien sur des barres d'amandes/des électrolytes.

La team trail de Bastille (3 sur la TDS, 2 sur l'OCC)

Le retrait du dossard est assez stressant car il y a une vérification méticuleuse du matériel obligatoire, sous peine de ne pas avoir le dossard...perso j'avais zappé de prendre une recharge pour ma 2eme frontale, je pensais que celle-ci était déjà remplaçante de ma 1ere en cas de soucis mais non. Vérifier bien que votre veste soit bien conforme aux normes demandées. Juste à côtés du retrait il y a le village de la course, un des plus grand de France apparement où vous pouvais trouver tout ce qu'il faut pour le trail et surtout croiser les meilleurs athlètes mondiaux (coucou Jim Wamsley, Sylvaine Cussot, Yoann Stuck, Julien Chorier,...), ne vous y attarder pas trop, garder de la fraicheur pour votre course !

Avec l'athlète favori Jim Wamsley

Ma TDS

Réveil 4h45 pour le ptit dej d'avant course et la prépa.

6h navette aux Houches direction l'Italie, on profite du trajet pour prolonger la nuit.

Arrivée à Courmayeur, dépôt rapide des sacs aux consignes on rejoins immédiatement le sas pour être le plus devant possible. En mode détente on attend gentiment assis par terre

Je rencontre même des connaissances (coucou Florent, Nicolas), le stress monte on va quand même se tapé 120km de run, incroyable..en débutant le running jamais je n'aurais pensé un jours participé à un si gros événement et pourtant je suis bien la...

7h55 discours de la patronne de l'UTMB, la musique de départ démarre, les frissons apparaissent, la pression est au plus haut.

8h le départ est donné, c'est parti pour une grosse journée d'aventure !

Comme d'habitude ça part super vite ça joue même des coudes, Jocelyn à ma droite chute violemment, il est gêné par une runneuse qui l'a emporte, j'espère qu'il ne s'est pas trop fait écrasé. Il y a beaucoup de spectateurs les sensations sont dingues !

La 1ere ascension arrive rapidement, il fait super beau la température monte déjà, je cours juste derrière Axel sur quelques km puis je le laisse partir à son rythmne, je m'en tiens à mon plan de course que je me suis fixé. J'enchaine bien les difficultés tout en gardant de l'énergie sous les pieds, les paysages de la vallée d'Aoste sont grandioses, j'ai le smile, je prend beaucoup de plaisir !

Ravito 1 Col Checrouit 6,8km 767d+, comme d'habitude je ne m'arrête pas, j'ai suffisamment de choses pour aller jusqu'au prochain point. J'avance bien tout en gardant de l'énergie sous le pied. On remonte le chemin de l'UTMB jusqu’au refuge Elisabetta

Ravito 2 Lac Combal 15,3km 1355d+, je recharge ma poche à eau et repart pour poursuivre jusqu’au Col Chavannes (2603m) voisin du col de la Seigne. Même si vous êtes un habitué de l’UTMB, cette longue remontée du Val Veny dans la lumière matinale vous le fera certainement découvrir sous un nouveau visage, dans toute sa magnificence. Ouvrez grands les yeux car c’est un spectacle ! Sans suit une longue descente en pente douce, à la splendeur sauvage des alpages du Vallon de Chavannes avant de rejoindre le Vallon de la Doire de Verney, on remonte jusqu’au magnifique Lac de Verney avant d’atteindre le Col du petit Saint-Bernard (2188m, ravitaillement).

Dans le col, un moment épique digne du tour de France, une ascension assez raide avec gros vent de face mais avec de nombreux spectateurs, ils sont tellement chaud que l'on doit de se donner à fond !

Sans suit une longue descente bien roulante, interminable car on voit tout ce qui arrive jusqu'a très loin, j'avais décidé de ne pas courir trop vite sur cette portion pour bien attaquer l'ascension suivante, bizarrement mon énergie descend alors que c'est hyper facile je ne comprend pas trop, peut-être que je n'ai pas assez bu au vu de la chaleur, j'ai le tshirt trempé depuis un moment mais rien d'anormale quand on se donne, j'ai peut être sans m'en rendre compte trop espacé mes prises d'eau...

Ravito 3 Col du petit Saint Bernard 36,4km 2475d+, je m'arrête pour recharge ma poche à eau et manger du salé, Jocelyn m'a rejoint, content de savoir qu'il aille bien, je lui dit que je ne suis pas bien, j'ai le ventre en vrac il faut absolument que je corrige tout ça, il me propose de faire la suite ensemble, j'accepte et passe en mode robot. Je cours dans ses jambes en regardant uniquement ses pieds et tenter de rester dans mon objectif sans trop réfléchir à la douleur, j'ai des grosses sensations de vertiges, j'ai l'impression que je peut m'évanouir à n'importe quel moment, c'est assez flippant... L'orage s'ajoute à tous ça, gros vent et pluie on est obligé de sortir le combo veste/casquette pour rester au chaud tellement ça souffle, ce n'est pas la météo qui va arrêter des traileurs et on a déjà vécu bien pire…on avance quoi qu'il arrive!

Après une longue descente technique le soleil reviens, on enlève la veste, on est à allure pas dégeulasse malgré que je suis toujours pas bien et à deux doigt de me faire dessus...pas la meilleure sensations mais le principal c'est qu'on avance plutôt bien, les jambes sont la.

On quitte la Vallée d'Aoste et commence notre périple en Haute Tarentaise par une longue descente le long de la Voie Romaine.

Checkpoint Seez 48,2km 2494d+, bel accueil mais arrêt d'urgence aux toilettes pour ma part où je me vide complètement (désolé du sale détaille), en pensant à Yohan Diniz je me demande si je ne fait pas une connerie de pousser le corps autant, je ferai des examens au 70eme km, gros point de ravitaillement où se trouve notre sac de délestage, la route est encore longue donc on repart assez rapidement en direction de Bourg-Saint Maurice, je sert les dents.

Ravitaillement 4 Bourg Saint Maurice 51,1km 2503d+, on fait une pause de 5min, j'en profite pour boire du bouillon chaud histoire de bien me réhydrater et manger salée, je suis toujours pas bien et je sent que le mental commence à descendre car je me pose toujours cette fichue question "est-ce que tu ne fait pas une connerie?", je n'arrive pas à avoir de pensées positives comme j'ai l'habitude de faire... Avant de repartir on se fait contrôler le matériel obligatoire (veste+pantalon de pluie pour moi ), tout est ok c'est reparti direction Cormet de Roselend. C'est la partie qui a changé à cause des conditions climatiques difficiles, pas de passage au Pralognan finalement on a une longue ascension (partie où on avance plutôt bien) puis une grosse partie de bitume pas très intéressante, j'avance de moins en moins bien, je n'arrive toujours pas à remonter ma forme, le moral en prend un gros coup.

Ravitaillement 5 Cormet de Roseland 70,4km 4145d+ on a prévu de rester 15min pour se changer et bien manger, je suis tellement pas bien que je n'ai même pas envie de me changer, pour me rassurer je passe par le médecin afin d'avoir un avis sur ma santé. Je suis super bien pris en charge : 1 médecin qui me fait très rapidement les examens (tension, analyse de sang et température) + 2 infirmières qui se charge de mon confort et tenter de me rebooster, il me conseille de dormir un peu pour soulager mon ventre et reprendre un peu d'énergie, je m'exécute pour 10min en espérant que ça me sauve, je fait recharger ma montre en attendant, Jocelyn a du repartir solo car il se refroidissait, je devrais repartir solo dommage...Au réveil le doc est ok pour me laisser repartir, il y a un deuxième gros orage, je met un manche longue et pantalon de pluie pour gagner du temps plus tard car la nuit va bientôt tomber et les températures vont surement chutées. Je repart tranquillement, je sens que la sieste m'a fait du bien, dans l'ascension je fait la connaissance d'un autre parisien plutôt spécialiste de marathons, on choisis de s'entraider, lui aussiest pas bien, à deux on a peut être plus de chances de finir ! La boue s'invite de plus en plus sur le parcours, ça deviens super galère, la lumière baisse vite donc on se donne pour objectif d'arriver en bas (La Gittaz) avant la nuit. Ca galope bien parcontre on ne peut plus éviter l'eau, c'est marécageux…Le balissage de nuit me donne l'impression d'être plus distant, je le voit même certaines fois qu’au dernier moment, sur certains passages j'improvise le trajet et doit passer plusieurs fois à travers la rivière (j'ai les pieds trempés), ça deviens très caillouteux et sauvage. Arrivé à un gîte mon collègue s’arrête pour se faire soigner une ampoule, j'en profite pour me reposer un peu. On repart assez vite pour l’ascension avec un bon rythme, peut-être trop d'ailleurs car à mi-cote j'ai un gros coup de mou, j'ai plus d'eau et je n'avance plus, c'est tellement raide que j'ai l'impression que mon pote qui me devance est au dessus de moi et pourtant il est loin, donc je marche lentement jusqu'au prochain point.

Checkpoint Entre-denant 85km 5000d+, je demande en urgence à boire, je suis sec de chez sec, je m'assoie et ferme les yeux pour une micro-sieste pendant que le gars cherche l'eau, il reviens et me voit la tête sur les genoux, j'ouvre les yeux et il me signale mon état alarmant, il est pas du tout chaud pour me laisser continuer l'ascension en solo, 7km nous sépare du prochain ravito (Col du Joly). J'insiste pour continuer tranquillement, quitte à attendre un traileur pour continuer avec quelqu'un, refus immédiat il me dit que ce n'est pas sérieux et qu'il ne veut pas prendre de risque. Je me laisse quelques minutes pour réfléchir et finalement accepte sa décision, je sais que je ne suis pas bien et capable de continuer mais peut-être que je suis bien pire physiquement que ce que je pense, ce serais con de repartir pour abandonner en plein milieu d'une ascension et galérer pour avoir des secours ! Je fait les 100 pas et broit du noir, j'ai jamais abandonné toutes les épreuves auqu'elles j'ai participé, aujourd'hui ça arrive il va falloir gérer ça...et bien pour repartir avec un bon enseignement. Place aux diverses navettes pour rejoindre Chamonix et accueillir les potes à l'arrivée

Photo sous la célèbre arche d'arrivée, pouces vers le bas malheusement...

Bilan

J'ai passé une super semaine à Chamonix, bravo à tous les coureurs cette édition n'a pas été la plus simple...

Forcément super déçu de mon résultat mais on ne peut jamais prévoir la santé du jours J même avec la meilleure préparation possible, cela fait parti du sport et encore plus de l’ultra-trail ! Triste que l'on ne m'ai pas laissé la possibilité de finir, mais en y réfléchissant bien c'était surement une sage décision de sa part, peut être que 4km plus loin j'aurais fait un malaise et l'orga aurais du démarrer l'hélico pour me chercher.

Points positif : j'ai fait une belle reconnaissance du parcours, ce qui me donnera un net avantage la prochaine fois, je connais aussi maintenant le classement possible à atteindre, j'était top 130 au meilleur de ma forme ce qui me convient parfaitement au vu de l’énorme plateau d'athlètes pro. Ça m'a permis de connaitre mon 1er DNF et sa difficile gestion mentale.

Sachez que j'ai soif de revanche et déjà envie de revenir l'année prochaine.

Vous venez ?

Mes meilleurs moments :

* Le départ, dans le sas avec les potes (Axel et Jocelyn), assez excité et stressé à la fois, la musique de départ te donne des frissons, les nombreux pro et spectacteurs donne une autre dimension au départ.

* Les 20km partagés avec Jo, pas les plus simple pour moi vu que j'avais l'impression de m'évanouir à tous moments mais on a eu de super échanges, ça nous a même permis de découvrir des points communs sur notre vision de la discipline, un grand merci pour son aide !

* La découverte de nos pieds d'après-course avec Axel dans les locaux de Chamonix, on s'est bien marré !

Découverte des pieds d'après course dans les locaux de Chamonix

Retrouvez toutes les info sur l'UTMB ici

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