Ma 2eme Saintélyon
La saintélyon?
Actuellement Raid nocturne de 72km pour 1950d+/2250d- avec 65% de sentiers pour 25% de route, la doyenne des courses nature en est à sa 64eme édition avec 7000 participants. Cette épreuve a beaucoup changée quand on sait qu'en 1951 c'était une randonnée pédestre sur 2 jours. Il existe aussi maintenant d'autres alternatives avec des relais ou distances plus petites (Saintexpress 44km, Saintésprint 22km, Saintétic 12km) toutes sur le même parcours et avec les points de ravitaillements comme départ.
Je reviens cette année sur la SaintéLyon parce que j'ai envie d'accompagner certains de mes potes sur leurs 1ere (coucou mes guépards Athaa, Flo, Matthieu, Didi, Marek) et que j'ai besoin de récolter 4 points ITRA pour pouvoir me pré-inscrire à une course UTMB la semaine prochaine.
Mon équipement
Chaussures "Salomon" SLab Sense Ultra
Chaussettes techniques trail "La chaussette de France"
Collant "Adidas" Climaheat
Tshirt 1ere couche "Décathlon"
Tshirt chaud manche longue "Nike"
Veste imperméable "Décathlon"
Bonnet technique "Salomon"
Buff (cache-cou)
Gants Technique
Lampe frontale "Klamp" (1600 lm, sur mini/moyen sans recharger)
Sac d'hydratation "Oxsitis" Hydragon
Ma nutrition
J'aime bien avoir mes propres produits donc tout était dans mon sac sauf 1 fois à mi-course où j'ai bu une soupe pour avoir du chaud/salé et rechargé mon eau (bu 3 litres St Yorre)
Pastilles de minéraux dans ma poche à eau
3 barres Cliff (20km, 40km, 60km)
3 Gel long distances Décathlon (10km, 30km, 50km)
3 Pates d'amande Décathlon (35km, 45km, 55km)
Pour test 1 pastille à croquer de BCAA EAFIT toute les heures
Mon raid nocturne
Avec les guépards on est parti assez tard de la halle Tony Garnier de Lyon, dans la navette en direction de Saint Etienne ça conseille/ça rigole/ça somnole, plus on avance vers St Etienne plus on se rend compte que la neige est belle et bien présente. Arrivée au gymnase on rejoint d'autres Adidas Runners pour manger et se reposer avant l'épreuve.
Perso je ne voulais pas de pasta-party je préfère rester sur mes habitudes d'avant-courses comme si c'était le matin, donc ce sera gâteau sport de chez EA FIT et un bon café chaud. On s'habille pour la course avec un peu en retard de ce que l'on avais prévu, du coup pour certains le stress monte et ça donne des petites doses de n'importe quoi !
Tous le monde est prêt, les sacs sont déposés dans les camions qui vont les rapatriés vers Lyon. On rejoint tous ensemble le sas de départ, en arrivant on remarque que beaucoup était déjà présent et que l'on va surement partir dans la 2eme vague, je suis super déçu, moi qui voulais absolument partir dans la 1ere quitte à avoir froid avant le départ, mais ce n'est pas si grave au dernier moment je me suis décidé à ne pas courir en solo pour ne prendre trop de risque au vu des conditions climatiques qui pourrais être très dangereuse si on ne fait pas attention.
Le speakers nous chauffe, l'ambiance est la, on fait un bel hommage au créateur du parcours disparu il y a quelques jours en claquant des mains pendant 1min.
23h30 les élites décollent avec la 1ere vague, 23h40 c'est à notre tour, c'est parti pour une longue nuit dans le blizzard des monts lyonnais.
Saint Etienne => Saint-Christo-en-jarez
16km 531d+/228d
On est assez nombreux et serré, je ne peut pas prendre un départ rapide comme je fait d'habitude, ça m'agace car je ne pourrais pas doubler tant que ça avant de rentrer dans les sentiers plus étroits, mais je me dit que ce n'est pas plus mal au moins je ne me grille pas dès le début. Je me place plutôt sur le côté afin de pouvoir doubler quand cela est possible. Marek est à mes côtés, on parle de ce qu'il va se passer et essaye de rentrer dans notre course, on a du mal à se dire qu'on est parti pour courir 72km de nuit et dans le froid, c'est assez dingue quand même !
Les 7 premiers km sont des faux plats, je me rend compte que je suis déjà seul, Marek n'a pas du aimé l'allure que j'ai pris, je continue solo en cherchant mon rythme mais j'ai bien du mal pour le moment, j'ai d'ailleurs les mollets qui durcisses assez rapidement, sûrement du au fait qu'on ne s'ai pas s'échauffé avant le départ et que l'on cours sur le bitume avec des chaussures de trail bien cramponneuses.
Je profite des larges routes pour doubler un max de monde quand d'un coup je croise mes potes Florian et Matthieu qui me stoppent, content de les voir on discute de ce qu'ils veulent faire et je leurs propose de faire la course ensemble. Je sais que Flo à le niveau pour me suivre et ça aiderais bien Matthieu pour son 1er trail long d'être à ses côtés. Nous voila partis pour une aventure à 3. On établis ensemble un plan de course, on ne s'affole pas et suit la cadence imposée par les athlètes autour de nous, on est assez serré donc on ne peut pas faire tous ce que l'on veut, on doit bien regarder le sol car on peine de quoi aperçevoir les difficultés au sol. Le 1er ravito arrive déjà, on s'appelle souvent pour ne pas se perdre et être efficace chacun de son côté.
Saint-Christo-en-jarez => Sainte-Catherine
12km 302d+/404d- (28km depuis le départ, 44km restants)
Les sentiers sont bien enneigés, 20cm sur certaines portions, c'est le kiffe total, j'adore, il suffit de suivre les traces des coureurs déjà passés pour ne pas mettre les pieds sur de trop grande quantité de neige. Je pensais que ce serais beaucoup galère que ça, même si je me rend compte que courir dans la neige est vraiment plus physique !
Les paysages sont tellement beaux, certaines fois on se croirais vraiment à la montagne en traversant de petits villages. On gère bien notre rythme pour ne pas s'épuiser inutilement, déroule bien la foulée sur le plat, bonne allure en descente et marche en côte si c'est nécessaire.
Souvent Matthieu nous retiens, avec Flo on a tendance à se laisser aller et imposer plus de rythme, il a un peu raison d'en garder sous le pied mais j'ai souvent l'impression de ne pas avancer et de perdre beaucoup de temps.
Au prochain ravito certains veulent manger, j'en profite pour recharger ma poche d'eau pour être tranquille, le bénévole me remplis gentillement ma poche de St Yorre, un pipi et c'est reparti !
Sainte-Catherine => Saint Genou-Le camp
13km 433d+/507d- (41km depuis le départ, 31km restants)
On est bien organisé et efficace, on attaque la portion qui est soit disant la plus dure (en dénivelé), on finis bientôt l'ascension et on commence à avoir quelques heures de course dans les jambes, la fatigue monte tout doucement mais surement. Une fois passé cette portion, beaucoup vont découvrir ce qu'il se passe quand on dépasse la distance marathon. La gestion de l'allure est très importante sur cette portion afin de pouvoir relancer après.
Je suis un peu perturbé par le parcours, je reconnais certaines portions mais d'autres moins, j'attend surtout le fameux mur qui m'avais bien cassé l'année dernière, finalement je pouvais toujours l'attendre cette partie a était remplacée !
Vers le 43eme km on perd Flo, j'apprendrais après la course qu'il m'a confondu avec un autre athlète qui était équipé comme moi et à cru que je partait solo, il a donc tenté de me suivre (enfin mon sosie quoi^^). La neige est de moins en moins présente, parcontre il reste pas mal de descentes bien verglacées, les gamelles s'enchainent toujours autant, heureusement pour nous même pas une !
Saint Genou-Le camp => Soucieu-en-Jarrest
11km 240d+/483d- (52km depuis le départ, 20km restants)
Matthieu ne tiens plus l'allure, les douleurs musculaires qu'il a depuis une vingtaine de kilomètres le pertube et à besoin de se concentrer pour oublier et continuer à avancer. Pour se changer les idées il met son casque avec la musique à fond, je cours devant lui pour qu'il me suive et s'inspire de ma foulée mais finalement sans m'en rendre trop compte je le distance assez rapidement jusqu'a ne plus le voir.
Je décide de continuer solo et à mon rythme, j'ai moi-même des douleurs aux psoas, courir à mon allure est bien plus agréable et cela nous permet à chacun d'avoir notre moment solo dans cette aventure. Je regarde ma montre pour voir où j'en suis et voit la possibilité d'atteindre le sub8, je suis un peu déçu de voir que les 7h45 de la Saintélyon d'or seront inaccessible mais pas grave ce n'était pas mon objectif principal ! Je monte mon allure des que c'est possible, principalement sur les parties roulantes et je suis bien servie, il n'y a que ça.
Soucieu-en-Jarrest => Chaponost
10km 163d+/242d- (62km depuis le départ, 10km restants)
Je mange mes dernières pates d'amandes pour avoir ce qu'il faut dans le ventre et d'en finir avec l'alimentation. Je me surprend depuis que j'ai laché Matthieu, j'ai l'impression d'avoir un regain d'énergie, comme ci je commençais ma course et je double pas mal de monde, même si j'ai du mal à savoir sur quelle course les athlètes font partis, pour le moral cela fait toujours du bien.
Plus j'avance et moins il y de monde, je me retrouve de plus en plus seul, c'est plutôt bien pour se concentrer sauf que j'aimerais bien voir plus de concurrent devant pour me faire aspirer par leurs allure.
Chamonost => Lyon
Les 10 dernier km 281d+/386d-
J'enchaine bien les difficultés sauf pour les montées où je ressent bien la fatigue. La fameuse côte de 2km de bitume après le viaduc me dégomme (comme l'année dernière), j'en avais gardé un mauvais souvenir de celle la tant elle est interminable et que le secteur est moche, on est dans un lotissement, vraiment rien à voir avec le côté nature que l'on viens chercher sur ce genre de course. Je me rappelle bien de la fin de parcours avec l'enchaînement des parcs, j'avais juste oublié une côte dans un parc qui me signale que le chrono visé s'éloigne.
Arrivée sur les quais le sourire reviens, c'est la fin, le parcours n'est pas le plus jolie malgré que l'on aperçois tous les bâtiments moderne de Confluence mais je me rapproche de l'arche d'arrivée et c'est ça le plus important. Je passe le pond Raymond Barre, je contourne la halle, il y a même quelques supporters frigorifiés !
Il est 8h je voit le tapis bleu, l'heure est venue de rentrer dans la halle Tony Garnier, je pose pour le photographe et passe la mythique arche de cette Saintélyon 2017, bim c'est bon, je l'ai encore fait, j'ai encore couru les 72km de ce raid nocturne.
La sensation est toujours la même, la satisfaction de l'accomplissement et surtout le relâchement tant attendu, l'épuisement total, un bonheur d'avoir terminer une fois de plus ce défi fou et impensable pour tant de monde. Les spectateurs nous applaudissent comme des grands champions, ils sont impressionnés par notre état mais tellement content pour nous. Je suis tellement épuisé que je ne passe même pas au ravitaillement final, je prend mon tshirt de finishers et je part directement au massage avec dans l'espoir de retrouver mes jambes dans un meilleurs état le plus rapidement possible, le contre-coup se fait sentir immédiatement, je tremble pendant l'attente des kiné, mais je suis vite pris en charge par les masseurs, merci à eux pour tous les soins. Je retrouve un par un tous mes potes, tous finishers, bien décider à fêter notre accomplissement, les bières sont levées, la récupération est belle et bien lancée !
Conclusion
J'ai adoré cette édition 2017, le fait de la partager avec mes potes et d'être à l'aise sur 50km m'a permis d'en profiter beaucoup plus que quand je l'avais couru entièrement solo où je devais être beaucoup plus concentré. Bizarrement j'ai eu moins froid que l'année précédente malgré des conditions plus dantesque cette année. J'ai beaucoup aimé les 2/3 du parcours neigeux, la mythique trainée de frontale faite par les athlètes n'est jamais aussi belle que sur un fond blanc, les paysages de nuit étaient magnifiques, l'ambiance était complètement différente. Le verglas beaucoup plus présent sur les descentes était super dangereux, j'ai vu et entendu de belles gamelles, j'imagine qu'il y a du avoir beaucoup de blesser et d'abandon. On voit que pour beaucoup de trailers que c'est la dernière course de l'année mais ça n'a pas empêché au plateau d'athlètes d'être encore bien relevé. J'ai mieux fini cette année malgré des douleurs au psoas toujours présentes sur les 30 derniers kilomètres, j'avais pourtant bien fait attention à ça pendant ma pseudo préparation. J'etait en grande forme, si j'avais fait ma course vraiment en solo j'aurais pu atteindre la Saintélyon d'or mais je ne regrette pas d'avoir partager les 50km avec mon pote Matthieu parce qu'on a vécu des moments assez riches en émotion, mes conseils n'était pas de trop et l'on bien aidé ! J'ai quand même eu ma partie solo sur les 20 derniers km où j'ai pu accélérer et doubler un maximum de concurrents, ce qui m'a permis d'améliorer mon ancien chrono d'une heure et de décrocher la Saintélyon d'argent.
Malheureusement je rate l'or et je ne pense pas revenir dans les 3 prochaines années la chercher au vu de mes projets, à voir après !
Comme d'habitude pas de médaille à l'arrivée mais un beau tshirt de finishers que l'on sera fier de porter, mais aussi un buff et des chaussettes techniques trail BVSport à l'effigie de la course.
Niveau organisation tout est toujours bien, surtout la récupération des dossards qui se fait très rapidement, j'ajouterais juste au gymnase du départ des micro-onde pour réchauffer notre repas et d'énormes multiprises pour recharger son téléphone et un meilleur repas d'après course (manger des pates chinoises non cuite ce n'est pas possible)
Les bénévoles étaient comme d'habitude au top (très gentil, souriant, serviable), les spectateurs étaient moins nombreux cette année mais excellent et chaleureux, heureusement qu'il existe des gens aussi courageux d'affronter le grand froid pour nous, un très grand merci à tous !
Place à la récupération avec la pause annuelle, qui va me permettre de faire le bilan de 2017 et de préparer la saison 2018
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