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Marathon de Paris 2017 en Personal Pacer

L'histoire commence en avril 2015, je tente de finir mon premier marathon, tout de passe bien je suis mon plan de course jusqu'au 30eme kilomètre, ensuite les tunnels parisiens m'activent mes douleurs à la cheville (j'avais une entorse due à un accident contre un cycliste un mois avant), en croisant mon pote Arthur (venu pour m'encourager), il repére que je suis dans la souffrance, il me rejoins et m'accompagne jusqu'à la fin. Il me parlais pour me remonter le moral, grâce à lui je n'ai pas lâché et j'ai terminé ce marathon. Il ne le sait pas encore mais je m'était juré de l'aider quand il en aurais le besoin.

La suite, Arthur gagne un dossard pour l'édition 2017 et décide de bien se préparer pour aller chercher un temps pour son 2eme marathon, dans ma tête je n'ai même pas réfléchi, je l'aiderais à aller chercher son chrono. Je ferais aussi le semi-marathon de Paris avec lui car c'est une course que l'on inclus souvent dans nos préparations car la date est un mois avant, cela permet de faire le point et je prendrais des repères sur la manière de lièvrer.

Pendant sa préparation, je l'ai laissé suivre son plan d'entrainement, je ne suis pas coach, je conseille simplement avec mon expérience. Il est aussi important que le runner se construise seul, puis je ne serais pas toujours avec lui et de toute manière je préparais l'Ecotrail de Paris.

Qu'est-ce qu'un pacer?

Un lièvre en course à pied est un coureur chargé de favoriser la performance d'un autre coureur. L'athlète donne l'allure et respect au mieux le plan de course défini à l'avance.

Courage, Solidarité, Respect, Amitié, Honneur, Sincérité, Modestie, Contrôle de soi,

sont des mots qui résument bien l'aventure d'un pacer. C'est pour toutes ces raisons que j'avais envie de vivre ça, et sur la mythique distance pour que l'émotion soit encore plus intense.

Le marathon 2017

8h25 dans le sas 3h30, Arthur et moi on tente de se frayer un chemin pour bien se placer, en avançant on croise Guillaume de notre team Adidas, je l'engraine avec nous puisqu'il avais le même objectif, puis Matt nous rejoins. 9h35 notre départ est donné, c'est parti pour 42,195km, on profite des spectateurs bien présent sur les champs Elysées, on croise déjà nos premiers supporteurs, c'est déjà le kiff.

Photot de Maindru
Photo de Kevin Sabah

Le début du marathon de Paris nous donne toujours une belle émotion, on a les rues de Paris pour nous, généralement il fait super beau, Paris est magique et c'est vraiment les bon mots. Matt nous fait une belle frayeur avec une belle cascade à cause d'un autre runner mais il se relève, rien de grave.

Photo de Maindru

Le début de la mission pacer n'est pas facile pour moi car je doit donner l'allure sauf que dès que je n'y pense plus je me fait aspirer rapidement par les autres runner et je part loin devant les miens. Je suis obligé de me retourner tous le temps de peur de les perdre. 1er réapprovisionnement, je m'occupe de tout, je prend les bouteilles, je rejoins les potes et distribue. L'ambiance est vraiment cool, le fait d'aller moins vite que sur mes autres marathons me permet vraiment de profiter de la course.

2eme réappro on perd Guillaume, qui finalement un peu plus loin nous rattrapera. L'allure est répectée, tout le monde est bien, on se permet même de blaguer!

Photos de bmxxav

3eme réappro, je sens que l'allure baisse un peu, je ne dit rien c'est peut-être le fait de boire et manger, sauf qu'au 16eme Arthur a une première crampe, c'est hyper-destabilisant pour lui à 1/3 du parcours et je voit que ça l'inquiète.

18eme km, l'allure baisse encore, Guillaume et Matt nous distance, je leurs propose qu'il continue que tous les 2 et si ça va mieux on les rattraperais, sauf que je ne savais pas que l'on commencé le combat de l'année pour Arthur.

Courir avec des crampes fait super mal, généralement ça donne plutôt envie de s'arrêter mais bon on a un marathon à courir, plus on cours plus vite on aura fini. Je propose de maintenir une allure plus basse qui permet de moins forcer et de bien se concentrer sur l'hydratation sur les prochains réappro. La suite sera un véritable calvaire pour Arthur, il a tellement mal qu'il est obligé de marcher de temps en temps afin de soulager ses douleurs ne serait-ce qu'une minute mais il est bien déterminé à finir et donc à chaque fois il repart assez rapidement. Je tente de lui donner le plus de motivation possible avec des éléments positifs à suivre comme les prochains points de supporters ou les prochaines bornes kilomètriques.

Photo de Maindru

Le premier tunnel arrive, on a l'impression de rentrer dans une caverne tellement le contraste de lumière est différent, vu que ça raisonne je tente de faire rire Arthur en gueulant comme un malade des chants de supporter et les autres suivent, c'est du grand délire. On avalent les tunnels suivant, les montées cassent bien, c'est d'ailleurs une des difficultés du parcours car souvent cela réveille la moindre petite douleur. On croise Clem la soeur d'Arthur, elle court avec nous quelques mètres et le reboost comme jamais.

Photo de Deville

30eme km on arrive au point des supporter Adidas Runner, la on a vraiment eu du soutien, je ne sais pas combien ils étaient mais on les a super bien entendu! C'est de plus en plus dur, les contractures sont présentes depuis un moment, le craquage est possible à la moindre baisse de moral donc je ne le lache pas de la parole, je lui rabache plein de choses motivante et ça à l'air de fonctionner car il continue. 36eme km on passe le point qui permet de finir, les supporteurs de notre team, Adidas Runers Bastille, et la même chose, un bruit de dingue qui pourrais réveiller n'importe quel mort, vraiment la folie! Il n'y a vraiment pas mieux pour se rebooster.

Photo de Clem

Il reste 6km, Arthur est dans sa bulle, il lutte comme jamais mais il avance, la persévérence paie, pendant un moment je lui donne un même un défi, aller chercher le sub4h qui est encore possible d'atteindre, sauf qu'avec une ou deux pause pour s'étirer, le défi part en fumé. Le final se rapproche de plus en plus, Arthur se sent de moins en moins bien, j'ai même peur qu'il me tombe dans les bras...je tente de le rassurer le mieux que je peut, je sais qu'il va finir. Arrive les dernier pavés, je sent l'émotion arrivée, j'essaie de lui transmettre pour qu'il tente d'avoir un super final mais il est dans le dur. Dernier virage, il y a sa famille, ça lui fait grave du bien, il me dit "je vais tomber", je me colle à lui en disant que c'était fini et que j'était la en cas de soucis. Je lui conseille de bien regarder la magie du final : les nombreux spectateurs, la magnifique vue sur l'arc de triomphe mais surtout de notre objectif principal, la ligne d'arrivée. On prend la pose pour la photo de finishers, j'ai le smile pour lui, on passe la ligne, OMG, il l'a fait, incroyable, il est pour la 2eme fois marathonien et d'une grande façon !

photo de Maindru

Le pauvre a tellement mal que je ne suis pas sur qu'il prenne du plaisir, il est temps d'aller chercher notre précieux tant convoité et de commencer le repos tant mérité.

photo de Kevin sabah

Comme chaque année on finit avec le pique-nique after-marathon avec tous Adidas Runners Paris

La secte des méchants en tshirts noir, Adidas Runners Paris, Photo de Gui Fav
Adidas Runners Bastille

Conclusion

J'ai vraiment adoré cette mission de pacer, il y a un partage du sport qui est tellement riche, c'est dans des moments comme ça que l'on prouve que la course à pied n'est pas un sport si solitaire. J'ai vécu un marathon complètement différent des autres fois car je pouvais profiter : de l'ambiance, des spectateurs, des nos supporters, toutes ces choses que l'on capte beaucoup moins quand on est concentré dans un chrono. J'avais tellement de choses à profiter et de m'occuper d'Arthur que je n'ai pas vu passer la course. Je suis content d'avoir trouver les bon mots pour le motiver et surtout j'ai réussi à me renouveler, avant la course j'avais peur de lui dire toujours la même chose. C'est une super expérience, j'aimerais maintenant la vivre à mon tour, être lièvrer sur quelques portions pour aller chercher mon sub3h.

Je suis super fière de mon poulain, je ne sais pas si vous vous rendez bien compte, mais courir aussi longtemps avec de telles douleurs c'est complètement incroyable.

J'ai quand même un petit regret au fond de moi qui me dit que peut-être j'aurais du lui dire d'abandonner car maintenant sa récupération est difficile et il est fort possible qu'il soit blessé (on est vraiment têtu des fois...). Le positif c'est qu'autant lui et moi avons appris pleins de choses, cela nous fait de l'expérience dans notre vie de marathonien.

Les finishers d'Adidas Runners Bastille

Et vous ça s'est passé comment votre marathon de Paris 2017?

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