Ekiden de Paris, compte-rendu des 6 guépards de Bastille
L'Ekiden, cette épreuve d'origine japonaise consiste à la succession de relais sur route pour six compétiteurs. La distance classique est devenue celle du marathon (42,195 km). Les six coureurs ont des distances imposées à parcourir dans l'ordre suivant : 5 km, 10 km, 5 km, 10 km, 5 km et pour finir 7,195 km. Ils se transmettent désormais un témoin plus léger que le témoin des 4 × 100 m, pour ne pas entraver le coureur.
1er Relayeur, Seb aka RunSebRun aka le kényan blanc (Le départ 5km)
A l'Ekiden de Paris 2015 j'étais supporteur, j'avais dû me faire remplacer à cause d'une double fracture d'une cote. L'équipe était pratiquement la même à 2 coureurs près. L'édition 2016 me donnait vraiment envie, d'une part pour prendre ma revanche sur l'année précédente mais aussi car j'adore l'esprit d'équipe, et en running on n'a pas souvent la possibilité d'être en team pendant une course. Cette année on visait le même temps qu'en 2015 (2h45) voir mieux si c'était possible, malheureusement pratiquement toute l'équipe n'était pas à leurs pic de forme le plus fort, pour ma part 3 semaines avant j'ai couru le marathon d'Amsterdam et 1 semaine avant Marseille-Cassis, j'étais en forme mais je savais que les jambes étaient fatiguées, peu importe que cette distance ne soit pas ma spécialité, j'avais vraiment envie de vivre ça avec mes potes. J'avais un rôle assez important puisque je prenais le départ, moment très important qui demande à l'athlète de faire la place de la team parmi les autres coureurs, chose qui est assez difficile étant donné que le départ est lancé tous niveaux confondus. Je suis parti comme un guerrier chassant son ennemi, 1er km en 3,30min/km. 2eme km je commence à être assez bien placé, j'essaie de maintenir une allure sous les 3:45min/km sauf qu'aujourd'hui je n'ai rien dans les jambes. 3eme km je continue le travail en tentant de doubler un maximum afin de donner le plus d'avance possible à ma team mais je sens la fatigue monter. Le parcours est sur les quais donc assez roulant mais il y a quand même les tunnels qui comme d'habitude cassent l'allure en les montant. 4eme km, je croise ma team supporteur (les meilleurs qui existent) ce qui me donne assez d'énergie pour relancer sur le dernier km. Je pense déjà à Paul qui doit s'impatienter de commencer, je prépare le relais en le détachant de mon poignet prêt à le transmettre sauf qu'en arrivant dans la zone, je n'arrive pas à lire les numéros de box tellement il sont écrit petit donc j'avance à l'aveuglette en cherchant Paul, 2 box avant je le voie enfin, je cours vers lui pas content de ne pas avoir pu être plus performant sur ce transfert de relais, je l'encourage au max pour qu'il démarre au quart de tour sauf que le paulo était déjà au taquet, près à claquer son RP. Pour ma part mission réussie, on m'avait donné comme objectif 19min, c'est chose faite, bon le chrono officiel ne me donne pas ce temps vu leur problème de timing mais c'est fait, j'aurais pu faire beaucoup mieux mais avec les jambes du moment cela me semble pas mal. Note finale : j'ai vraiment passé une matinée extra avec mes potes, c'est toujours un grand plaisir de courir ensemble et de se soutenir. Fière du groupe malgré nos péripéties.
2eme Relayeur, Paul aka Paulo (10km)
Aujourd’hui en ce 6 novembre 2016 je m’apprête à courir mon 2 ème ekiden avec « les guépards de Bastille ». A Paris comme l’année dernière et également en 2 ème relayeur (10 km). C’est donc une épreuve que je connaissais. Le début de ma course est très encourageant. Je fais un 1 er kilomètre en 3min36. Je me sens vraiment bien pendant les 5 premiers km. Je fais chaque km autour de 3min40-45/km. Je passe au 5eme km en
18min25/30 donc sur les bases de sub 37 min ! Etant donné que je visais 37min30 je savais que j’allais le payer. J’ai un record en 37min57 et en ce moment je m’entraîne pour le marathon. J’ai rarement ces derniers temps couru sous les 4min/km. Pour me rassurer j’avais prévu des séries de 1000 m le jeudi d’avant course. Plus exactement 6 fois 1000 m courus à 3min37-38/km espacées de 1min30 de repos (marche et/ou footing très très lent). C’était donc rassurant. J’ai donc effectivement accusé le coup entre le 6 ème et le 8 ème km. J’ai fait ces 2 km à 3min55/km de moyenne. Très en dessous du 3min45/km nécessaire pour faire 37min30. Ayant pris de l’avance quelque peu en 1 ère partie de course je ne me suis pas tellement inquiété. J’ai repris ma marche en avant dès le 8 ème km en repassant pour les 2 derniers km sous les 3min45/km. A l’arrivée un chrono de 37min35 à ma montre. Objectif rempli. J’attends toujours à l ‘heure qu’il est le chrono exact. La course n’était pas si facile que cela avec 2 virages en épingles pour chaque boucle de 5 km. Il y a eu aussi 3 petites montées casse pattes, en remontant de la seine et à la sortie des tunnels également pour chaque boucle. J’avais mis un tshirt aux couleurs de adidas bastille donc avec les nombreux supporters sur le bord de la route ça m’a pas mal boosté. Ça fait toujours très plaisir de recevoir des encouragements et c’est source de motivation. Mes collègues du relais m’avaient aussi mis un peu la pression car ils comptaient beaucoup sur moi pour faire un bon chrono. J’ai répondu présent et nous
avons passé un bon moment ensemble, c’est le principal.
3eme Relayeur, Arthur aka Le rois kiwi (5km)
Hello moi c'est Tutur, cela fait maintenant 2ans et demi que je cours avec les Guepards de Bastille et c'était donc normal que je fasses partie de la team formée pour l'Ekiden de Paris 2016. Certes sur le papier je suis le moins bon des 6 Runners niveau performance car le moins expérimenté mais c'était tout de même ma 3e participation à ce super Marathon en relais dans la plus belle ville du Monde. A chaque fois différente, comme l'a dit Seb, cette course demande pas mal de technique de course, un sacré timing (temps échauffement, course, relai...) et surtout une grosse concentration du fait des niveaux très hétérogènes. J'ai toujours adoré le concept de l'équipe dans un sport si individuel (Champion d'Ile de France de Tennis par equipe en 1998). Passer un bon moment avec mes vieux potes "Guepards" était pour moi déjà un beau cadeau. Je les adore tous on court quasi 2 a 3x par semaine ensemble.
Avec mes potes, on était la pour prendre du plaisir et espérer battre notre temps réalisé l'an dernier (2h45'18). J'ai tout donné pour ma part pour le relai 3 (5k) parti un peu fort (3'30 au kil) j'ai pu tenir en dessous de 3'55 de moyenne et faire un temps correct pour passer le relai à mon SuperAthaa
J'ai passé un super moment avec mes potes, l'adrénaline du chrono nous tenait malgré le froid, on a bien rit car l'un d'entre nous sortait de Boîte (oui oui) et se sentir soutenu par ses potes c'etait ça le plus bon...le principal était de profiter pour moi et de jouer la gagne au pied de notre Dame de fer .
Objectif réussi, BRAVO les gars l'an prochain on vise le top 10 pour écœurer les Clubs
4eme Relayeur, Athaa aka Super-Athaa ou Athaa-Santé (10km)
Après le départ d’Arthur qui se lançait en tant que 3ème relayeur sur une distance de 5km qu’il avait prévu de boucler en 20mn,je me suis placé directement dans la zone de relai en avant de rentrer en scène, je me rechauffe le mieux possible,en bougeant mon corps .
18ème minutes je me tiens prêt. 20ème minutes pile poil, j’aperçois Arthur en approche, je tends mon bras, il me passe le relai que j’accroche à mon poignet et je me lance à l’assaut de mon objectif de mes 10km que je dois établir en 38mn.
1er km pas facile, fallait que je slalom entre ceux qui se lançaient dans leurs courses à leurs rythmes et les coureurs selfi. J’aperçois également un groupe de supporters de la team Bir Hakeim qui m’encouragent (d’autres supporters des différentes team A.R étaient présentent sur le parcours également), la route se dégage, je peux enfin me lancer à mon allure. J’arrive sur les quais (mon terrain d’entrainement) j’accélère pour rattraper le retard de mes slaloms. Je termine ma 1er boucle de 5km en 19’37, je me dis que rien n’est perdu encore et que je suis toujours dans mes temps (j’avais balancé mon chrono avant le passage de relai et je ne sais pas exactement quand le chrono officiel est pris en compte).
Ma 2ème boucle se passe sans encombre, pas de coureurs selfi, ni de bouchon donc j’ai pu maintenir mon rythme. J’arrive dans la zone passage de relai, je défais le témoin de mon poignet et je ralentis pour trouver le box 10. J’aperçois Pierre-Eric qui me fait des signes de la main, je lui transmets et celui-ci se lança immédiatement dans sa course.
J’arrête le chrono de ma montre, celle-ci annonce 39’08 !
Bon sachant que j’ai lancé mon chrono avant mon départ et que je l’ai arrêté quelques secondes après. Je reste satisfait de mon temps en attendant mon chrono officielle, et ça me met en confiance pour mon prochain challenge.
5eme Relayeur, Pierre-Eric aka PE (5km)
Nous sommes le Dimanche 6 Novembre, il est 5h00 du matin lorsque je rentre chez moi après une énorme soirée au Zig Zag ponctuée d'une bonne dizaine de verres de vin, whisky et autres rhum-coca ... Je programme deux réveils sur mon téléphone en plus de mon traditionnel réveil et de ma montre. On est jamais trop prudent me dis-je! après tout j'ai raté mon réveil dans des circonstances similaires il y a 1 mois lors de mon séminaire d'entreprise ... Pas question de planter mes compagnons de course pour cet Ekiden. Je prends à peine le temps de déjeuner. Il faut dire que je m'étais englouti une énorme plâtrée de pâtes carbo en rentrant à 5h du mat (prévoyant le PE) du coup j'ai pas vraiment faim. Dans le métro j'essaye tant bien que mal de me tenir éveillé et avale une petite barre énergétique banane chocolat bien dégueulasse il faut dire. Puis je repense au chrono que m'ont assigné les copains : 18'45 pour 5km soit 3'45 au kil. Il s'agit d'un temps relativement aisé sur le papier à la vue de mon CV sur l'année 2015 mais 2016 ne rime pas vraiment avec performances. Il s'agit d'une année de transition pour moi, préférant courir pour le plaisir des courses mythiques telles que le marathon du médoc ou encore la Marseille - Cassis et ce sans préparation spécifique. Après une année 2015 sérieuse sur le plan des entrainements qui fut ponctuée de RP sur toutes les distances allant du 10km au marathon, j'avais besoin de lever le pied et de dire stop à la tyrannie du chrono. Je me conforte tout de même en me disant qu'il n’y a même pas un mois j'étais encore descendu aux alentours des 39 min sur 10km sans préparation spécifique! Cependant l'arrière-goût de rhum dans la bouche me conduit tout de même à la prudence. Arrivé sur place je galère un peu pour savoir par ou passer pour rejoindre les copains derrière la zone de relais. Je dois finalement faire tout le tour de la tour Eiffel... merci la signalétique! Je fini par retrouver toute la team, Seb et Paulo ayant déjà fini leur relais et Arthur étant sur le point de finir le sien. Il me reste donc environ 40 min pour m'échauffer le temps que Athaa finisse son 10km. L'échauffement sera très succinct faute d’une vraie zone pour s'entrainer et de la population présente sur place (10 000 runners). Je finirais finalement mon échauffement dans le parcage qui nous était attribué en tentant tant bien que mal de rester chaud. Je sautille faute de pouvoir bouger plus. Les bénévoles sont un peu tendus et nous demandent de reculer pour ne pas gêner les autres coureurs. Le
soucis c'est que sans panneau visuel annonçant l'arrivée de son relais (comme ce fut notamment le cas l'an passé, tout le monde se presse au premier plan de la zone relais).
Je vois finalement cette grande tige d'Athaa arriver au loin brandissant le relais avec énergie. Je commence à courir afin d'assurer une transition impeccable à l'image d'un Usain Bolt et d'un Asafa Powell (ou presque). Comme à mon habitude je pars comme une fusée couteau entre les dents, prêt à avaler les 5km. Je regarde au bout de 300 mètres le chrono qui m'affiche 2'50 (outch) je ralentis vite mais passe tout de même le premier kilo en 3'30. Puis très vite en passant le pont de l'Alma je commence à être ballonné (foutue barre énergétique), des petits gaz s'échappent par ci par là. Très vite je dois ralentir l'allure. Le 1er km n'était que paillettes, la forme n'est clairement pas au rendez-vous. L'alcool ingurgité la veille et la fatigue de la courte nuit m'empêche de suivre le rythme escompté. Je suis contraint de rester en 4 au kil (voir légèrement plus) faute de pouvoir faire mieux. Les encouragements de la team Bastille n'y feront rien je ne peux vraiment pas avancer plus vite au risque de poser une galette. Le parcours un peu cassant n'arrangera d'ailleurs pas les choses mais je l'ai tout de même trouvé très intéressant et plus exigeant que l'an passé. Un dernier coup de gaz dans le dernier kilomètre me permettra de transmettre le relais à Matt alias Gareth Bale qui terminera ce relais de la plus belle des manières.
Conclusion : Impossible de courir sous les #4aukil avec plus de 10 verres dans le pif et 3 heures de sommeil. « Hey les gars on va boire une petite pinte pour fêter ça ? »
(sic) « Putain PE … »
6eme relayeur, Matt aka CoachMatt (le finish 7,195km)
Revenant de blessure et en reprise sportive, je ne pouvais refuser l'invitation des guépards, courir entre potes est toujours un plaisir et encore plus avec ces fous. C’était aussi l'occasion de reprendre des marques sur une course et de faire le point sur mon niveau actuel. On m'avait attribué le finish donc 7,195km, j'avais un peu la pression car l'équipe visait un temps précis, je me devais de remplir le contrat et ce malgré mon niveau du moment. Je devais bien gérer ma course pour pouvoir bien sprinter sur la fin de course en cas de retard. La transmission de relais se passe bien, je pars à bonne allure mais pas trop vite afin d'optimiser la fin de course, j'accélère au fur et à mesure des km, le parcours à quelques côtés cassant mais à de bonnes lignes droites qui me permettent de placer de bonnes accélérations. 2eme partie je vais de plus en plus vite mais ça devient difficile, je croise la team supporter qui me donnera la force nécessaire pour tout donner sur le dernier km. Je finis comme prévu en sprintant, les guépards m'encouragent sur les derniers mètres, je suis à fond, je regarde l'écran de résultat, je suis dans les temps, je passe la ligne, Bimm, pile-poil 2h45, l'objectif est atteint. Je suis content de ma perf malgré le niveau actuelle, ce n'est pas non plus ridicule mais loin du niveau d'avant blessure. On a passé un super moment entre potes, je ressigne direct avec les guépards pour 2017. Place à la bière de récup.
Bilan
Marathon couru en 2h45, classement 18eme/Grand public 99eme/1600 team 85eme/catégorie .
La course parfaite pour courir entre pote, on a vraiment passé un super moment. Il est fort possible que la team "Les Guépards de bastille" soit encore présente en 2017, l'objectif sera de faire mieux que 2h45 et de viser un meilleur classement. La priorité absolue sera bien sûr de prendre du plaisir à courir entre potes.
PS : nous sommes dans l'obligation d'indiquer que niveau organisation la FFA va avoir besoin de revoir sa copie par rapport aux autres années, nous comprenons bien que les conditions actuelles pour organiser une course sont compliquées mais quand même. Les SAS relais étaient vraiment trop petits, créer une zone pour que les autres relayeurs puissent patienter dans de bonnes conditions et pas sur un trottoir à l'arrache les uns sur les autres et avec une zone d'échauffement, une zone de ravitaillement tellement loin que beaucoup la pensait absente et une médaille seulement pour les entreprises et méd