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La Marathon-Race, mon 1er trail en France

Pourquoi ce trail?

Après la Transvolcano à la Réunion en janvier où je m'étais dépassé comme jamais dans des conditions climatiques de dingue, j'avais besoin d'en refaire un en France du même calibre histoire de comparer et de savoir si le trail me plaisait vraiment, j'avais beaucoup trop marché à mon gout à La Réunion.

L'idée principale était de me concentrer sur la gestion d'allure et d'alimentation, choses qui m'avaient posées problème à la Réunion, et je dois dire que j'ai été agréablement surpris.

Les conditions

La semaine précédent la course il avait fait super beau à Annecy mais les choses allaient se gâter. Vendredi, une avalanche transforme le terrain, l'orga est obligé de retravailler certains sentiers. Dimanche matin , la ville est classée vigilance orange avec un gros orage d'annoncé.

Equipement

Occupé par des projets professionnels, je suis arrivé à Annecy seulement le samedi soir, donc j'avais missionné une amie pour présenter mon matériel obligatoire afin d'obtenir mon précieux dossard.

Le matériel obligatoire:

-veste de pluie

-couverture de survie

-téléphone portable avec le numéro du médecin en chef de la course

-un gobelet réutilisable (pas de verre ni de bouteille sur les ravitaillements)

-récipient d'eau d'1 litre minimum

-sifflet

-nourriture

-chaussures trail

Par rapport à la Réunion j'étais beaucoup mieux équipé, mes amis m'avaient offert pour mon anniversaire une paire de Salomon SLab Ultra 5, Oxsitis m'avait équipé du sac d'hydratation Hydragon Ace 17, la seule chose qui me manquait était des bâtons mais comme je n'ai jamais couru avec ce type de matériel je préférais éviter, d'après l'orga ce n'est pas obligatoire. J'ai échangé les gels qu'il m'arrive de prendre sur les courses en cas de fatigue contre des pâtes d'amande.

La préparation

Revenant du marathon de Madrid le 24 avril, je m'étais accordé 1 semaine de repos. j'ai repris doucement par des footing et réinséré au fur et à mesure du fractionné sur piste. Je n’ai eu le temps de faire qu'une sortie longue de 25km, une sortie trail sur le circuit des 25 bosses à Fontainebleau et quelques sorties incluant des montées de marche et des faux plats. En clair je n'étais pas du tout préparé à ce trail mais j'étais dans une bonne continuité au vu de mes enchainements de gros évènements. Je ne me suis pas fixé d'objectif car je n'y arrive pas encore sur les trails, je préfère courir à la sensation et si je me sentais bien je suivrais un paquet de montagnard pour pourquoi pas performer.

Le parcours

42km, la moitié du tour du lac d'Annecy par les montagnes, 5500m de dénivelé au total. Départ de Doussart, en passant par Chalet de l'Aulps, Rovagny, Forêt de Planfay, Menton St Bernard, Mont Baron, Plage d'Albigny et Lac d'Annecy.

Toute les infos sur la course dans mon dernier article.

Le Trail

Levé 4h du matin, petit dej pré-course habituel avec un gateausport de chez Isostar.

Je revérifie mon matériel histoire de ne pas avoir de surprises en pleine montagne.

Douche bien chaude pour se réveiller et bien se détendre.

5h décollage de Thônes direction le lac d'Annecy pour rejoindre une navette qui nous emmène à Doussard, lieu de départ 20km plus loin. Pendant le trajet, je vois enfin le magnifique paysage que propose Annecy, je suis zen mais pressé d'être en haut pour voir le panorama dont on m'a tant parlé.

6h30 arrivé à Doussard, on profite de l'attente pour faire quelques photos, on encourage notre ami Vincent viet qui prend le départ de la 2eme partie de la Compressort XL-Race, la veille il avait fini 3eme

7h Vincent décolle, ils nous restent 30min d'attente pour notre départ, l'impatience est à son comble, donc séance de selfie avec Muriel et Marie-Laure, on s'insère dans le premier sas auquel on pouvais s'insérer.

7h30 C'est bon, c'est parti ! Je pars plus doucement que d'habitude, il y a quand même 42km à faire plus le gros dénivelé, je me mets sur la droite pour pouvoir doubler un max de coureur quand cela serait possible, on court sur route sur 2km avant d'attaquer la 1ere montée, je vois que certain utilisent le bas côté pour doubler, je les suis et vois que c'est le bon choix car l'allure est bonne et j'ai l'impression qu'ils connaissent le territoire. On rejoint la première côte et son esprit boissée, malheureusement dès le début de l'ascension, gros bouchon, le sentier est aussi large qu'une personne donc on est obligé de marcher à la chaîne et on ne se double pas quand on veut car le côté est vertigineux.

Je m'inquiète déjà car j'ai une douleur aux mollets, est-ce le dénivelé ou mon lassage trop serré? je ne sais pas mais je continue avec en tête de faire le point une fois en haut. Pendant l'ascension, je discute avec les autres coureurs qui sont autour de moi, ils se marrent de savoir qu'un citadin cours avec des montagnards, mais ça ne m'intimide pas et j'en rigole beaucoup. L'inquiétude de ma douleur passe après 7-8 kilomètres, je dépasse le col de la Forclaz et content d'avoir dominé mon 1er col avec facilité.

Le parcours devient plus montagneux, toujours avec beaucoup de dénivelé et le décors est magnifique, on voit tout de suite que l'on a bien pris de la hauteurs.

Arrive La côte-Montmin, dans un petit village avec quelques supporters qui nous encouragent merveilleusement bien, c'est le 1er ravitaillement, je fais le point, je ne m'arrête pas, j'ai tout ce qu'il faut et j'ai à peine bu, je mange quand même 1 pate d'amande histoire de dire que j'ai bien fait le réappro. Je profite du bitume pour dérouler ma foulée et trouver un bon groupe de coureurs. On rejoint les sentiers montagneux, je continue mon ascension

je sens bien le dénivellé, il faut s'accrocher et être régulier dans sa foulée mais je me dis qu'une fois sur le plat je vais pouvoir galoper et reprendre quelques places au classement. Je me concentre beaucoup sur mes appuis et ça à l'air de fonctionner.

Arrivé au Roc Lancrenaz, 14eme km le terrain descend, c'est parti pour enfin courir à bonne allure. J'enchaine quelques kilomètres à toute vitesse sauf que le temps devient très chaotique, une grosse pluie nous tombe dessus d'un seul coup alors je m'arrête pour m'équiper de ma veste, les choses sérieuses commencent... C'est là que le mental peut flancher mais je refuse d'être négatif à cause de ces intempéries alors j'essaie de penser à des choses heureuses et oublie ce satané temps. Le terrain est très caouteux donc il faut faire super attention à ses appuis mais j'arrive quand même à avoir une certaine allure alors je me fais plaisir jusqu'au 26eme km, j'ai doublé un paquet de coureurs, qui disaient même que j'allais trop vite et qu'ils me redoubleraient plus loin, ce qui me redonne de la rage et me boost avec pour objectif qu'ils ne me redoublent pas. Le parisien ne se laissera pas abattre ;)

Le dernier ravitaillement arrive, le plus plus important car c'est le dernier et qu'il reste pas mal de kilomètres, je m'arrête afin de recharger au maximum mon eau, j'en profite pour manger 2 pates d'amande et je repars illico presto. C'est reparti pour une dizaines de km d'ascension, la dernière est la plus dure.

Les jambes commencent à souffrir, l'ascension est très longue et interminable, le terrain est tellement pentu et boueux que je vois beaucoup de coureur glisser mais grâce à mes super chaussures Salomon je peux tout me permettre car elles accrochent grave, c'est même un plaisir de pouvoir courir sans ce soucier si ça va accrocher ou pas. Je cherche pas à savoir si je suis fatigué ou pas comme certains coureurs qui se plaignent, j'avance et je m'accroche, j'ai affreusement mal au dos vu que je n'utilise pas de bâtons mais je ne me laisse pas faire et me bats pour ne pas me faire doubler dans la montée.

Arrivé à Montbaron, content d'en avoir fini avec le D+, je recharge en energie avec 2 nouvelles pates d'amande et commence ma descente, je suis épuisé mais comme par magie et que ce n'est plus en côte je trouve l'énergie pour relancer (peut être le fait que je ne marche plus) il reste 7-8km et je compte bien courir à bonne allure histoire de grappiller quelques places au classement. Cette partie est très boueuse et avec beaucoup de racines, ça va très vite et il faut vraiment faire très très attention sous peine de tomber dans le ravin ou de se casser une cheville. Je poursuis un paquet d'habitués et pose mes appuis exactement aux mêmes endroits qu'eux pour ne pas avoir à réfléchir et me concentrer sur la vitesse et tenter d'oublier que j'ai mal au dos, les cuisses brulent mais c'est la fin. La bataille descendante est dure et longue, il va falloir être costaud. Un moment, je vois le toit d'une maison et me dit que c'est bientôt fini, j'arrive sur un chemin descendant sur le lac qui annonce la fin de l'interminable descente et de la course.

Je suis dirigé vers le ponton qui fait le tour du lac, il reste 1 kilomêtre

Le photographe immortalise mon trail puis je commence mon sprint final, les spectateurs sont la, malgré la pluie et ça fait vraiment du bien, ils m'encouragent comme jamais et me redonnent le sourire, ça me booste, je double 4 coureurs, j'entends le speaker qui annonce mon nom et mon formidable sprint, je vois l'arrivée ainsi que le podium final.

Il est un peu plus de 13h je passe la ligne d'arrivée, les bras et la tête au ciel en dédicace à mes êtres chers, c'est fait, j'ai terminé mon 1er trail en France, 40 kilomètres, 5200m de dénivelé total, je suis tellement content de ma course que j'ai l'impression de l'avoir gagné.

C'était très très dur mais qu'est-ce que j'ai adoré, je dois être fou pour apprécier ça! Je m'assois quelques minutes pour reprendre mon esprit et avec émotion pense à tout mon parcours. Je récupère mon tshirt de finisher et me ravitaille au méga buffet, j'avais jamais vu un buffet aussi large en choix, fromage pain pâte pain d'épice et même du chocolat, le top du top.

Je plonge mes jambes dans l'eau froide du lac d'Annecy pendant une quinzaine de minutes, histoire de faire un semblant de cryothérapie afin de ne pas trop avoir de courbatures, l'effort que je viens de faire est inhabituel, mes chevilles cuisses et mollets ont beaucoup travaillé mais aussi pour me nettoyer les jambes et chaussures qui sont plus que boueuses.

Bilan

Je termine ce trail en 5H36, classé 275eme au général 174eme dans ma catégorie. Le parcours a été raccourci à cause des intempéries, on a couru finalement 40,600km et perdu 300m de dénivellé. J'obtiens mes 3 premiers points pour participer à la lotterie de l'UTMB, que je vise en 2017 et j'améliore ma fiche ITRA. J'ai vraiment apprécié cette course car j'ai pu enfin vraiment courir tout le long du parcours (pas comme à la Réunion), pour la techncité du parcours et la diversité des sols, les magnifique panorama malgrè que les nuages cachaient bien les choses, les échanges avec les coureurs pendant la course et par l'énormissime équipe de bénévoles qui a fait un gros boulot comme j'avais jamais vu!

Beaucoup de coureurs m'ont dit qu'il étaient surpris de ma provenance de Paris car ils pensaient que vu mon allure j'étais un gars de la région, ce qui me rend très fier pour le petit coureur citadin que je suis et me motive pour courir d'autres trails notamment pour mon prochain, la 6000D fin juillet à la Plagne.

J'ai pu constater que le matériel était très important sur ce type de course, notamment les chaussures et le sac d'hydratation et qu'il me manquait des bâtons pour performer dans les montées.

Je remercie Stéphane Agnoli, le directeur de la course, de m'avoir donné la chance de participer à cette course, à Oxsitis pour m'avoir équipé de son sac d'hydratation ainsi que ma team Adidas Runner Bastille et ma famille pour leurs soutiens.

Place au repos, et à la préparation de ma prochaine course, qui se déroulera à Noisiel avec L'Oxytrail 23km le 26 juin que je ferai avec l'équipe du Paris Road Runner

Photo de Maindru

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