Marathon de Paris 2016, mon compte-rendu
Ma préparation
J'ai du commencer ma préparation assez tard car ayant fait un trail de 60km avec 5100m de dénivelé fin janvier, j'avais besoin d'un bon repos (surtout pour les chevilles). J'ai choisi 2 semaines complètes sans sport et de reprendre avec une nouvelle méthode d'entraînement que j'utiliserai toute l'année qui m'a été conseillée par le grand champion Stéphane DIAGANA. J'ai donc repris doucement par des footing journaliers, tout en insérant au fur et à mesure de mon évolution du fractionné sur piste (souvent du 10 X 400m) et des sorties longues (souvent un semi-marathon). Je me reposais uniquement le weekend.
Le résultat de cette nouvelle méthode a commencé à payer au semi-marathon de Paris début mars, car sans vouloir courir pour un record, je l'ai quand même explosé (1h25) en courant à la sensation et non à la montre. Ca m'a bien mis en confiance pour mon objectif marathon sauf qu'une semaine après, malgré une reprise d'après course pas violente et un bon repos, lors d'un footing léger j'ai commencé à sentir une douleur sur le devant du talon et même à avoir mal en marchant. Je décide donc de ne pas forcer et de glacer la douleur quotidiennement et de stopper ma préparation pour faire disparaître la douleur. Le marathon approchant vite, je voulais mettre toute les chances de mon côté pour réussir mon objectif. J'avais une mini revanche à prendre sur l'année dernière, lors de mon premier marathon que j'avais bouclé en 3h27, j'avais terminé la course dans un sale état (fait avec une entorse à la cheville), je ne voulais pas revivre la même chose. Je me suis donc reposé, introduit du gainage (pompes, abdos) et fait quelques séances en salle à base de presse, de skinning (vélo intensif) et d'elliptique pour entretenir les jambes tout en reposant mes pieds.
L'équipement
Pour le marathon, pas de changement, j'aime courir en Glide d'Adidas avec un short fendu et un t-shirt technique (à mon nom pour la première fois) et avec ma montre Tomtom runner cardio (surement pour la dernière fois) je compte passer sur la Fénix 3 de Garmin dont les critères conviennent plus pour mes futurs objectifs.
La course
Pas de nouveauté pour cette 40eme édition, toujours bien organisée par ASO, toujours aussi chère, même parcours roulant que l'année dernière. Les seules difficultés sont les tunnels, qui une fois passés, soit te cassent les jambes ou te réveillent des blessures, et le bois de Boulogne : interminable.
Un record d'inscription (57 000) et de participation (46 000)
Jour J
Levé à 6h, déjeuner habituel d'avant course avec un gâteau sport d'Isostar et un bol de thé, une bonne douche chaude pour bien me relaxer, et hop 7h dans le métro direction les consignes (avenue Foch) en lisant les derniers messages d'encouragements (MERCI A TOUS !).
8h30, je rejoins les potes Yohan et Matt dans notre sas rouge, on s’impatiente.
8h45 le départ des Kényans est donné, c'est parti pour le 40eme marathon de Paris.
Deux minutes plus tard, c'est à nous, les premiers vrais amateurs.
Il fait super beau et les spectateurs sont présents dès le départ.
J'ai toujours une grosse émotion sur les premiers kilomètres car l'avenue est prestigieuse, on est acclamé comme des athlètes de haut niveau, c'est le début d'une belle et longue aventure.
Au réveil j'avais changé mon plan de course à cause de ma douleur au talon et j'avais opté pour faire les 30 premiers km plus rapidement que prévu afin d'avoir de l'avance et de pouvoir bien ralentir en cas de grosse douleur sur les 10 derniers km, ça pouvait être dangereux mais si ça passait je pouvais réaliser mon objectif et aussi mon record. Yohan avait un objectif plus ambitieux d'un quart d'heure, je me décide de le suivre sur les dix premiers kilomètres. L'allure est à 4-4"10min/km. Je comptais faire qu'un ravitaillement sur deux en eau car l'an dernier, d'avoir bu tous les 5km j'avais du faire une pause pipi, je ne voulais pas perdre de temps. Mon premier réapprovisionnement arrive au 10eme km et la, grosse douleur abdominal (surement la fraicheur de l'eau), obligé de ralentir pour que cela passe… J'ai perdu Yohan, je descends à une allure de 4"20 et ne trouve pas de lièvre intéressant, Matt doit être juste derrière moi mais je ne le vois pas. Château de Vincennes, je croise mes 1er supporters (poke Loïc, Hakima) ça fait du bien de les voir et me booste à garder mon allure. Sortie du bois de Vincennes, je vois la suite de la team supporter (poke Audrey) puis sur la fin de l'avenue Daumesnil (Coline et Anne-so) je passe le semi en 1h30 soit mon ancien record 2015, ça me réconforte et me motive pour la suite. Arrive Bastille (Terre de ma team) avec une grosse ambiance qui te donne des ailes, je croise Tiff. Mon allure est toujours bonne, je suis frais et c'est exactement dans cet état qu'il faut attaquer les quais de Seine sauf que l'eau du ravitaillement du 25eme km me fait le même coup qu'au 10eme, ça me casse le moral car je doit ralentir pour calmer la douleur abdominale, les trois tunnels arrivent, je sais qu'après ça, la course mentale commence. Et c'est le cas, mon allure descend tout doucement au fur et à mesure des tunnels, je croise mon pote Athaa aidant un runner pas bien, il me rejoins, fait quelques mètres avec moi, je lui dit que je ne sens plus mon pied gauche mais il ne tient pas l'allure, son aide au coureur lui à casser son rythme, il doit s'arrêter, je continue solo pour ne pas moi non plus être pris au piège, je sais qu'il est solide et qu'il me doublerais plus tard. Je passe le mur Isostar du 30eme km en 2h11, je suis à 4'45min/km. J'attends avec impatience de voir le prochain groupe de supporters car je sens que je ralentis trop. C'est le cas au 34eme kilomètre j'ai l'impression de ne plus avancer, je suis en 5'10, mon mur se présente. 36eme kilomètre j'entends enfin des encouragements familiers. Passage mémorable auprès de ma team, avec une très grosse ambiance et une belle surprise : Anaïs, Jeff et Clivia courent auprès de moi, c'est du délire ! D'être autant soutenu te donne l'envie de te battre pour eux, et ça se voit, j'arrive à être régulier et garder une allure moyenne de 5'15 sur les kilomètres suivants alors que ma douleur au pied s’accentue. Athaa me double après le 41eme km. Je ne peux pas accélérer comme à mon habitude sur mes fins de course, je suis à bout de force, je préfère profiter du moment en ne gardant que les bonnes ondes du lieu, des spectateurs qui m'applaudissent comme un héros, l'effet marathon ! Je vois l'arrivée, l'émotion me gagne, je passe la ligne en regardant le ciel et en criant ma victoire. Je l'ai encore fait ! Finir un marathon, mon 3eme, 42,195km de course, 3h15 pile mon objectif, avec mon pied enflammé, avec ma mini préparation. Je marche tranquillement, savourant ma victoire. Je m'approche de la remise des médailles, la formidable dame me félicite comme jamais, m'entoure du ruban tant attendu, j'avais l'impression d'avoir gagné la course tellement elle m'a complimenté, je continue de marcher, je récupère mon t-shirt de Finisher et retrouve au fur et à mesure mes potes runners. La séance de photos souvenir pouvait commencer !
J'ai même eu la chance de pouvoir profiter d'un bon massage au stand "Baume du Tigre".
Bilan
Mon plan de course risqué à payer, mon repos aussi vu que j'ai pu finir la course alors qu'encore les jours précédents le marathon je doutais beaucoup.
Je suis très fier de ma course, d'avoir atteint mon objectif et donc réalisé mon record personnel mais aussi content des choses que le marathon m'a encore appris.
C'était mon 3eme marathon, et même si la fin est toujours difficile, j'aime vraiment ce type de course. J'en ai d'ailleurs encore deux au programme cette année.
Place à la récupération avec du repos et dès demain avec des séances d'électro-stimulation douces (Compex).
J'ai la chance de pouvoir tester la cryothérapie (bientôt l'article), donc je vais faire plusieurs séances jusqu'a ma prochaine course afin de bien récupérer.
Prochain ojectif, le marathon de Madrid fin avril en mode touriste
Un très grand merci à ma team supporter, qui savent nous booster comme personne, à tous ceux qui me soutiennent depuis le début, à Bo2stair pour l'aide dans la prépa et aux super bénévoles de la course. Un grand bravo à tous les finishers
L'après-marathon se poursuit comme l'année dernière, avec un pique-nique géant au bois de Boulogne organisé par la meilleure team de supporters qui puisse exister !
Et vous ça s'est passé comment?